Dans l’imaginaire de beaucoup d’entre nous, pour être efficace un liquide vaisselle doit faire plein de mousse et être très coloré ! Or, ce ne sont ni la mousse ni des colorants alimentaires qui lavent mieux notre vaisselle.

Pour comprendre pourquoi, rentrons dans les détails avec une successions de mots qui peuvent paraître compliqués :
Le savon joue le rôle de tensioactif en permettant de réconcilier l’eau et le gras, deux éléments qui d’ordinaire ne se mélangent pas. En effet, le savon contient des molécules amphiphiles, c’est-à-dire de molécules qui sont à la fois composées d’une partie hydrophile (qui aime l’eau) et une partie lipophile (qui aime la graisse, donc hydrophobe). Ainsi, elles peuvent capturer les différentes graisses ou saletés présentes à la surface de notre vaisselle et être ensuite éliminées par l’eau de lavage. En stabilisant le mélange composé de gouttes d’huiles dans l’eau, le liquide vaisselle crée une émulsion.
Jusqu’ici nous n’avons toujours pas parlé de mousse, et pour cause : la mousse n’est pas responsable de l’effet lavant mais est une réaction quasiment inévitable des molécules amphiphiles.
La mousse est composée de petites bulles d’air et ces bulles sont en réalité un mince film d’eau entouré de part et d’autre de 2 couches de tensioactifs (les fameuses molécules amphiphiles).
D’ordinaire, l’eau et l’air ne sont pas vraiment compatibles et tentent de minimiser leurs interfaces de contact (les bulles). Dans le même esprit que la mécanique décrite au-dessus concernant l’huile et l’eau, le savon permet de stabiliser et de conserver les bulles au sein du mélange (cette fois on obtient une émulsion d’air dans l’eau) et de retarder leur explosion et donc la disparition de la mousse !
Finalement, un produit nettoyant est donc presque toujours un produit moussant !